Etape 21 - Hébron - La vieille ville, son souk et le tombeau
Samedi 14 avril 2018. Imposible donc de visiter le tombeau des Patriarches*** aujourd'hui. C'est bien ma veine. Accès réservé aux Musulmans aujourd'hui. Ok, je me rabats donc sur la vieille ville. Du tombeau, je ne pourrais faire que cette photo derrière les grilles du bâtiment. Moche à souhait. Mais bon. Pour la petite histoire, c'est ici, dans une grotte, qua serait inhummé Abraham aux côtés de sa femme Sarah, de son fils Isaac, de sa femme Rebecca, de leur fils Jacob et de sa première femme, Léa. Bon, pour faire simple, Hérode fit le premier construire une enceinte juive, puis les Bysantins érigèrent une basilique, détruite à son tour par les Perses et remplacée par une mosquée au VIIIe siècle, avant d'être transformée en église par les Croisés, puis rendue au culte musulman au XIIe siècle... Et aujourd'hui alors ? Eh bien, l'édifice est partagé entre Juifs et Musulmans. Exit les Chrétiens. Et du coup, je dois rester derrière les grilles.

Ok, je ne m'étends pas plus sur le sujet du tombeau des Patriarches, et retourne sur mes pas, par la rue principale empruntée tout à l'heure (bien moins de monde désormais !), en traversant la vieille ville et en faisant un tour par le souk***.


La vieille ville de Hébron date principalement des Mamelouks, entre le XIIIe et le XVIe siècle. A l'époque, la vie s'organisait en quartiers, selon ses affinités ethniques, religieux ou corporatistes. Des passages couverts reliaient tous les quartiers entre eux. Aujourd'hui comme hier, les rues permettent ainsi de faire le plein d'épices venus du monde entier...

Avant 1994, le quartier de la vieille ville comptait quelque 10.000 Palestiniens... Aujourd'hui, avec les multiples contraintes imposées par les Israéliens, ils ne seraient plus que 5.500. Au-dessus d'elles, quelque 500 colons juifs se sont installés au premier étage des maisons tandis que les rez-de-chaussée sont occupés par les commerçants palestiniens.

Les ruelles étroites, les pierres apparentes des façades, toutes d'une grande beauté, les portes colorées de ocre donnent un véritable cachet à la vieille ville.


Mais quand on se promène dans les rues du centre-ville, on est rapidement étonné par les filets et les draps tendus au-dessus des rues... Et pour cause, les Palestiniens représentent des cibles faciles pour les Israéliens qui depuis l'étage de leur maison n'hésitent pas à leur lancer pierres et ordures ménagères.

Ces filets, parasols et autres draps contribuent à créer cette ambiance si étrange qui règne dans la cité, cette espèce d'ignorance, de mépris mutuel et d'indifférence qui existe entre les communautés. A voir ça de près, on comprend pourquoi cette région du monde est en guerre permanente depuis plus de 2000 ans.

Sur les étals des commerçants de la vieille ville, on trouve un peu de tout, mais les spécialités de la région sont les produits dérivés du raisin, le dibès (sirop), le malban (une feuille de pâte de raisins). On trouve aussi de nombreuses spécialités pâtissières et les fameux loukoums.


Dans les ruelles étroites, on trouve encore des artisans qui savent travailler le cuir et les peaux de bête.

Suspendues à l'air libre par des crochet, les peaux font l'admiration des femmes et des enfants ! Il suffit de faire son choix...




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